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18 août 2006 5 18 /08 /août /2006 17:24
Le Cameroun est un pays d'Afrique centrale situé entre le Nigeria, le Tchad, la République centrafricaine, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République du Congo et le golfe de Guinée. Une partie du territoire sous tutelle britannique (Cameroun méridional) et l'ancien territoire sous tutelle française (qui accéda à l’indépendance sous l’appellation de République du Cameroun le 1er janvier 1960) ont fusionné en 1961 pour former la République fédérale du Cameroun, qui le 20 mai 1972 fut renommée République unie du Cameroun ; depuis 1984 le pays s'appelle la République du Cameroun.
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18 août 2006 5 18 /08 /août /2006 17:22

Les premiers habitants du Cameroun furent probablement les Baka, également appelés pygmées. Ils habitent toujours les forêts des provinces du sud et de l'est.

  • 1er millénaire avant J.-C. : la zone couvrant le sud-ouest de l`actuel Cameroun et le sud-est du Nigeria aurait été le berceau des peuples bantous.
  • Ve siècle ap. J.-C. : Civilisation Sao aux environs du Lac Tchad
  • VIIIe siècle au XVIe siècle : fondation des royaumes du Kanem et de Bornou, puis des Cités-États kotoko-Birni (Logone-Birni) puis du royaune Mandara. Islamisation du nord du Cameroun.
  • 1472 : Fernando Póo reconnaît l'embouchure du Wouri, il nomme le fleuve « Rio dos Camaroes»
  • XVIIe siècle : arrivée de pasteurs peuls (Foulbe) venus de l'ouest. Ousmane dan Fodio établit son sultanat sur le nord du Cameroun et l'Adamaoua. Il est stoppé par le royaume Bamoun. Islamisation du royaume Bamoun sous l'impulsion du roi Njoya.
  • XVIe siècle : accumulations de populations diverses dans les grassfields de l'ouest qui deviendront l'ethnie Bamileke. Fondation du royaume Bamoun.
  • XVIIIe siècle : L'ethnie Douala (embouchure du Wouri) entretient les premiers contacts avec les Européens (portugais, hollandais, anglais puis allemands)
  • 1827 : exploration britannique de la côte camerounaise et du Biafra
  • 1845 : début de l'évangélisation par la Baptist Missionary Society de Londres
  • 1847 : mort du lamido Adama ; la capitale de l'Adamaoua, Yola, se trouve alors sur la Bénoué . Le royaume bamoun, dont la capitale se situe à Foumban, doit lutter contre l`expansion peule.
  • 1868 : installation de négociants allemands
  • 1884 : les Doualas signent un traité d'assistance avec l'Allemagne, celle-ci proclame sa souveraineté sur le Kamerun
  • 1890 : installation de la Societas Apostolus Catholici (évangélisation)
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2 mai 2006 2 02 /05 /mai /2006 15:51

Yege An Lan Ewondo : Apprendre la lecture et l'écriture de la langue Ewondo. Partie Une

 Je réitère mes propos : Ne pas paniquer: l'orthographe ewondo est simple. Les mots s'écrivent comme ils se prononcent. Il ya tout de même pour cette orthographe phonétique des règles conventionnelles qu'il faut connaître.

 Des mots ewondo :: Bibuk ewondo

Me-në è  je suis,              a-në è   il est,                mi-në è  vous  êtes,              bi-në è nous sommes,    

 wo-në è  tu es

 Me-në fam è  Je suis un homme,                   A-në mane fam è C’est un jeune homme

 Wo-në minenga è  Tu es une femme             A-në mane minenga  è  C’est une jeune femme

 Fon è  le maïs,             Fa è la machette,                    Flawa è  la fleur  

 Wa bo-dze ? è  tu fais quoi ?        Bya bo-dze ? è nous faisons quoi ? (Que faisons-nous ?)

Ngob  ===  la  chaussure,                beengles  ===  les anges

A-bié === accoucher,                        ma-biè  === j'accouche,

Di-mi === éteindre,                           Di-mi  lam-ba  ===  éteinds la lampe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 avril 2006 2 25 /04 /avril /2006 17:05

Origine des Noms des quartiers de Yaoundé

La dation des noms de quartiers de Yaoundé s’est fondée principalement sur l’histoire et l’étymologie des termes. Parfois , il s’est agi de donner une signification aux phénomènes observés afin d’en faire une interprétation pouvant les justifier. Par ailleurs, certaines localités ont reçu les noms de certains évènements mémorables aussi bien glorieux que déplorables qui de ce fait, ont été immortalisés. Il en est de même pour les localités qui ont reçu les noms des illustres personnalités qui se sont distinguées par leurs actions ou par comportement remarquables et mémorables.

Il est important de signaler qu’en raison du nombre croissant des quartiers de la ville, une étude très détaillée apparaît vaste et peut donner lieu à des répétitions de définitions. Un regroupement de quartiers ayant à la base, un motif commun d’attribution du nom s’avère profitable. C’est ainsi que nous les avons classés en deux grandes catégories : d’abord les noms dits « anciens » qui sont nés avant la colonisation, ensuite, les noms de la période coloniale qui sont plus ou moins liés à la colonisation de la région de Yaoundé.

 

Les noms anciens

 

 

Par noms anciens nous entendons les toponymes antérieurs à la période coloniale ou alors ceux qui sont nés pendant la colonisation  mais qui ne dépendent pas du phénomène colonial. Il s’agit pour la plupart , des noms de villages qui existaient dans la région avant 1888 date de l’arrivée des européens à Yaoundé. Ces noms peuvent être géographiques, historiques ou alors liés aux lignages. Notons que l’étymologie de tous les noms que nous donnerons est la traduction des mots de la langue Ewondo. 

   

Les noms géographiques

 

 

           

Dans le groupe de noms géographiques, nous retenons tous les noms dont les termes renvoient aux éléments du cadre naturel de Yaoundé. On y trouve une gamme de toponymes qui font référence au relief, à la végétation, à l’hydrographie et à la faune.

 

Les noms liés au relief

 

 

Ils sont surtout précédés du vocable « NKOL » (colline en langue Ewondo) qu’on rattache au nom de personne, d’animal ou de chose. Ces noms témoignent de l’existence des différentes collines qui perturbent ça et là, la monotonie du relief de la capitale. Ainsi, nous avons les toponymes suivants :

 

Nkolnongo :

 

 

    

Littéralement Nkolndongo signifie « colline de Ndongo ». Ce toponyme vient de deux termes : « NKOL » qui veut dire « colline » ou  « montée » et « NDONG » qui signifie « ravin » en Ewondo. Ce nom a été mal écrit par les blancs qui, au lieu d’écrire

 

 

« Nkol-Ndong » comme prononçaient les autochtones, ont plutôt écrit « Nkoldongo » d’où l’appellation actuelle de ce quartier. Ce toponyme a pour origine, la colline d’accès difficile qui actuellement, est située derrière le lycée de Nkolndongo.

Selon nos informateurs, cette colline entaillée par un ravin dangereux, faisait peur aux populations qui n’osaient pas la grimper au risque de se retrouver au fond de son ravin.

« Nkol Ndong » symbole d’un lieu  dangereux est finalement devenu le nom de tout un village abritant les populations autochtones suivantes : les Emombo majoritaires, et les minorités Mvog Mbi et Mvog Ada

    

 

 

NKOL EWOUE   

 

Quartier limitrophe de Nkolndongo, Nkol ewoué tire son nom de la rivière appelée « Ewoué » qui circule sur les lieux et d’où s’élève une colline assez remarquable. La signification du nom « Ewoué » ne nous a cependant pas été révélée et ce mot ne figure pas d’ailleurs sur le dictionnaire Ewondo. Toutes les personnes interrogées se sont limitées à nous dire que « Ewoué » est le nom de la rivière qui prend sa source sur les lieux et se jette dans le Mfoundi. Nous pouvons supposer que ce nom existait avant l’arrivée des Béti à Yaoundé et qu’il aurait été donné par les populations qui les ont précédés dans la localité. Parmi ces populations anciennes, l’on cite les Maka et les Pygmées.

 

NKOL OLIGA

 

Situé au nord de la ville, ce quartier tire son nom du mot « OLIGA »  qui désigne la pierre. Dans cette localité, il y a une colline qui domine et au sommet de laquelle on peut apercevoir toute la ville de Yaoundé en vue de dessus.

 

NGOK EKELE ou NGOA EKELE

 

 

 

 

 “Ngoa Ekélé ” en langue Ewondo signifie en langue littéralement « pierre suspendue ». Il vient des mots – NGOK – ou - NGOA -   qui signifie pierre ou rocher et – EKELE – adjectif qui signifie suspendu. Ngoa Ekélé  localité où est située l’université de Yaoundé I, dominée par le plateau Atemengue, était très accidentée avec des rochers (« Ngok »)dangereusement accrochés sur les pentes des collines et des vallées comme s’ils allaient tomber et écraser les gens. De nos jours, l’on peut encore apercevoir certains rochers dans certains endroits de la localité malgré l’aménagement urbain qui a modifié les pentes des vallées qui dominent  encore le relief du plateau Atemengue.

 

 

Les noms liés aux cours d’eau

 

  

Les quartiers qui ont les noms d’anciens villages et qui tirent leurs noms des cours d’eau ou rivières sont considérables. Nous avons entre autres :

 

 

 

DJOUNGOLO :     

 

 

 

Nom de la rivière qui prend sa source au nord de Yaoundé et qui se jette dans le Mfoundi, Djongolo a donner son nom à l’ancien village dans lequel sont situés les quartiers Elig Essono, Mvog ada, Etoa Meki, le Centre Commercial et le quartier Djongolo actuel.

NTOUGOU :

 

 

 

Nom de l’ancien village des Mvog Ekoussou, Ntougou tire son nom de la rivière qui prend sa source aux environs du lycée de Tsinga, passe par le marché Mokolo, s’écoule vers Elig Effa, circule à travers le camp Yeyap et se jette au lac Central. Notons que les quartiers Tsinga, Bastos et Briqueterie sont situés à Ntougou qui actuellement n’est connu que par les autochtones ou par les populations qui connaissent la ville depuis longtemps.

 

 

BIYEM-ASSI :

 

 

 

 

 

Nom d’ancien village, le quartier Biyem-assi, situé au Sud-Ouest de Yaoundé tire son toponyme de la rivière Biyeme qui prend sa source dans cette localité et se jette dans le Mfoundi au Sud de la ville. « Biyem-Assi » ou « vallée de Biyeme » est le village qui a abrité les populations Ba’aba, lors des migrations Beti et leur installation à Yaoundé.

 

 

Les noms liés à la végétation

 

 

 

 

La végétation a servi de source à certains noms d’anciens villages de Yaoundé qui sont devenus des quartiers en gardant leur appellation d’origine. ainsi nous avons :

MESSA :

 

En langue Ewondo « Messa » est le pluriel de « Assa » qui désigne le prunier (nom scientifique : prunus). Ce toponyme ancien, symbolise pour ainsi dire, la culture d’une plante fruitière domestiquée selon nos informateurs(31) par les Bassa, anciens habitants de la région de Yaoundé peu après les pygmées.

Notons que les quartiers Messa, mokolo, Madagascar, Elig Effa sont situés dans le site de l’ancien village dit Messa et d’où cette plante fruitière existait en abondance à naissance de la ville. De nos jours, l’on ne retrouve à cet endroit, aucune espèce de ce genre, elle a été victime de l’urbanisation irréfléchie qui a consisté à faire disparaître la végétation au profit de l’habitat. Et pourtant, le prunier produit des prunes, fruits ayant une saveur plus ou moins douce et très appréciés par les populations d’où l’indignation du notable Ebogo Germain qui nous a déclaré :

 

 

                     « Les engins de FOUDA André( ancien maire de Yaoundé) ont ravagés mes      

 

 

                        plantes fruitières, pruniers avocatiers, palmier à huile(...).Ils ont prétexté      

 

 

                       qu’ils aménageaient tout le village pour construire la ville qui disaient-ils,

 

 

                       était une bonne chose pour nous(...). Et maintenant, je suis obligé d’acheter

 

 

                       au marché des « mauvaises prunes », des noix de palme(...) je n’oublierai

 

 

                        jamais le mal que FOUDA André nous a fait »

 

 

                      

 

 

                                                                                                                                                                                                                     

 

 

 MELEN

 

 

 

 « Melen » est le pluriel de « Allen » qui en Ewondo, désigne le palmier à huile

(Elæis guinensis). A l’arrivée des allemands, ils ont trouvés les palmiers à huile en abondance dans la région et ont encouragé la culture de cette espèce végétale en bordure de route d’où le nom de « Ndzong Melen » qui signifie « Rue des palmiers » en Ewondo. Aujourd’hui ces plantes ont été détruites totalement dit-on pour agrandir les routes. Mais on peut se demander pourquoi n’a-t-on pas planté ces arbres à nouveau ; ceci devait avoir au moins deux avantages : d’une part le quartier Ndzong Melen aurait dû gardé son sens, de même que le quartier Messa ; d’autre part, la ville aurait gardé son environnement sain et toute la splendeur que les colonisateurs lui ont présagée. 

 

            

Les noms liés à la faune

 

 

La faune a également servi de source à certains noms de la capitale. Ainsi nous avons les noms suivants :

 

OLEZOA

 

 

 

En Ewondo Olézoa signifie « arbrisseaux des éléphants ». Son étymologie est particulièrement intéressante, il vient de deux terme : « Olé » ou Olé-lé » qui désigne un petit arbre ; et « Zoa » qui veut dire « éléphant ». Olézoa est d’abord le nom d’une rivière avant d’être celui du village abritant les Eveng, population Béti installée dans cette localité avant la colonisation. Il semblerait que tout au long de cette rivière existaient des petits arbres attirants les éléphants qui venaient y jouer d’où le nom « Olézoa » qui désigne bel et bien les « arbrisseaux des éléphants »

 

KONDENGUI   

 

 

 

L’étymologie de ce nom est lié de même que celle d’Olézoa, à la végétation et à la faune. « Kondengui » se traduit en français par « aréne des gorilles » car, il y a lieu de distinguer deux mots : « Konde » qui signifie « cour de... », « étendue de... », « brousse de...) et « Ngui » qui signifie « gorille ». C’est donc la « brousse des gorilles ». Voilà pourquoi les peuples autochtones de Yaoundé affirment que :

 

 

                            « Les Béti durent faire face aux troupes d’animaux de la forêt... C’est en                               

 

 

                               menant de luttes rusées contre les éléphants que les Mvog Ebanda

 

 

                               réussiront à s’installer à Nkol Atom(trésorerie de Yaoundé) et à

 

 

                               Kondengui où ils trouvèrent beaucoup de gorilles »

 

 

 

 

 

 

 

 

Les noms liés à la faune nous permettent de comprendre que la région de Yaoundé était très riche en espèces animales. Celles-ci se seraient dispersées et éloignées fuyant des bruits et la déforestation dus à la naissance et aux activités de la ville.

 

En somme, le comportement du Négro-Africain vis-à-vis de son entourage demeure fonction des actes, des signes, et surtout des symboles. Ainsi « dans l’univers négro-africain foisonnent les symboles » pour reprendre les termes de Bilongo Bernabé  (34). Cependant, l’interprétation de cet univers à symboles, loin de se contenter du donné immédiat de l’objet, symbole, se dynamise plutôt sur la représentation cosmique qui constitue la toile de fond sur laquelle s’enracine l’élan de la dation des noms.

 

Les noms de lignages

 

 

 

Par noms de lignages, nous entendons les toponymes qui expriment le rassemblement d’individus de même famille, de même clan, de même communauté, au sein d’une résidence. A Yaoundé, ils se subdivisent en trois principaux groupes : le groupe des noms précédés de « Mvog », le groupe des noms précédés de « Elig » et les noms de tribus.

 

                              

 

 

Le groupe des noms précédés de « Mvog »

 

 

Sociologiquement, le terme « Mvog » signifie « descendance de » ; mais sa signification varie selon les degrés de descendance. Ainsi, à l’échelle supérieure du regroupement des descendants d’un même ancêtre, on cite le clan. Certains auteurs assimilent le « Mvog » au clan et le traduisent par « Ayon » en terme local. Ils entrevoient ici, l’ensemble des descendants patrilinéaires d’un ancêtre commun, les enfants naturelles, les enfants adoptés et les filles venues en mariage dans ladite famille.

 

A ce niveau, l’étiquette « Mvog » ou « Ayon » considérant à la base, le lien de sang, impose naturellement l’exogamie à tous les membres du clan comme règle de mariage. A cela s’ajoute une unicité politique manifestée par l’existence d’un conseil de sages appelé « ESIE ».

 

Les autres degrés de « Mvog » s’apparentent au lignage avec ses multiples variantes. On parle ainsi de « Mvog Ayon Bod » ou lignage maximal, de « Mvog Nda Bod » ou lignage minimal. Ce sont respectivement les ensembles familiaux des descendants en règle de filiation unilinéaire d’un ancêtre historiquement bien connu   ou généalogiquement situable

Et des descendants constituant une famille restreinte ou étendue. Notons que le terme  « Mvog » peut se rattacher au nom du fondateur de la localité ou à celui de l’une de ses épouses. Et dans ce dernier cas, le nom de la femme marque un accent sur le rôle qu’a joué celle-ci dans la procréation et sa contribution efficace dans l’éclosion économique du domicile de son époux. Ainsi une femme qui n’a pas procréé ne saurait donner son nom précédé de « Mvog » à sa localité.

De l’explication ci-dessus, l’on comprend mieux l’origine des toponymes suivants à Yaoundé :

 

MVOG MBI

 

 

 

Le quartier Mvog Mbi, situé à Awaé , est limité à l’Est par Kondengui, au Nord par Mvog Ada et par le centre-ville, au Sud par Mvog  Atangana Mballa. Selon Henri Ngoa(35) les Mvog Mbi sont les descendants de Mbi Mengue qui a pour ancêtre Tsungui Mballa.

 

 

MVOG ATANGANA MBALLA     

 

 

 

Quartier situé à Awaé et limité par Mvog Mbi au Nord, Mvolyé vers le sud, Olézoa vers l’Ouest, symbolise le regroupement des domiciles des descendants consanguins de Atangana Mballa, aîné de l’ancêtre Essomba-Nag-Bana et frère de Fuda Mballa et Tsungui Mballa. Ils se seraient installés dans cette localité lors des migrations Béti et bien avant l’arrivée des Européens.

       

MVOG ADA

 

 

 

 

 

Les Mvog Ada sont les descendants de l’ancêtre Tsungui Mballa. Son fils Otu Tamba aurait épousé plusieurs femmes parmi lesquelles : Ada, Betsi, Amvuna, Ntigui et Bela. Chaque femme donna naissance à une descendance d’où les clans Mvog Ada ,Mvog Amvuna, Mvog Bela, Mvog Betsi, Mvog Ntigui qui se disent frères à Yaoundé à l’heure actuelle.

Les Mvog Ada se sont installés au village dit Messa au niveau de l’hôpital central actuel. Lors de la colonisation, ils ont été déplacés et installés à Djoungolo, où ils se trouvent à l’heure actuelle, à Elig Essono , à Essos , à Kondengui et Nkoldongo.

 

 

Le groupe de noms précédés de « Elig »

 

 

Dans l’usage courant, le « Mvog » se confond à l’ « Elig ». Mais cette confusion éclaircit dans une analyse profonde du terme « Elig ». Certain de nos informateurs, s’appuyant sur les données linguistiques, laissent entendre que « Elig » vient des mots « Lig » et « Tiga » en langue Ewondo. Le premier signifie rester, abandonner ou laisser quelque chose à ---- ; le second renvoie à ce qu’on garde en souvenir de quelqu’un . De telle sorte que la notion d’ « Elig » correspond à ce qui reste, ce que laisse une personne morte ou en déplacement. L’Abbé Tsala définit ce terme comme étant :

 

                                         « L’emplacement, L’ancienne place d’une case, place d’un

 

 

                                          édifice , d’un village ou d’un domicile disparus »

 

 

 

 

 

Par conséquent, entre le « Mvog » et l’ « Elig » il y a certes lieu d’entrevoir une seule et même vision : celle de l’agglomération sociale. Cependant, la différence est d’ordre qualitatif à tel point que le « Mvog » met à l’avant garde, la procréation, la progéniture d’un individu et l’ « Elig » privilégie beaucoup plus , les biens matériels laissés par une personne à ses descendants pour qu’il survive en eux. Ce contenu objet de souvenir comprend notamment des maisons d’habitation, des plantations, des ateliers de travail, des femmes en âges de procréer, des enfants, sans oublier des animaux totems. De cette analyse, il en ressort que l’ « Elig » est géographique tandis que le « Mvog » est généalogique.

 

                                                     

A partir de la précédente distinction on saisit la signification des toponymes tels que :

 

ELIG ESSONO  

 

 

 

Le quartier Elig Essono est situé à Djoungolo1 entre Etoa Meki au nord, Essos à l’Est, Mvog Ada au Sud et le centre commercial à l’Ouest.

Ce quartier a pour fondateur Essono Balla Joseph né en 1881 et décédé le 21 Juin 1951 .Il est un militaire, c’est un ancien combattant qui a fait la première guerre mondiale. Ce Mvog Ada  fondateur de la dynastie Essono (37) a été nommé chef traditionnel de Djoungolo lorsqu’il est parti à la retraite. Ils était à la tête des Mvog Ada et des Ebounboun de 1930 jusqu’à sa mort en 1951. Son héritage(Elig) comprenait : beaucoup de femmes dont une seule avait accouché un enfant héritier nommé Balla Essono ; trois petits fils, une grande cacaoyère à Djoungolo(aujourd’hui détruite) , des maisons et beaucoup de bêtes. Sa tombe que nous avons visitée est à Djoungolo1(Elig Essono).

 

ELIG EDZOA            

 

 

 

La dynastie d’Elig Edzoa a pour fondateur, Edzoa Mbede, un Emombo né vers 1850 et décédé en 1921. Il était le chef de toute la tribu Emombo domicilié à Nfandena . Notons que le quartier Elig Edzoa est traditionnellement appelé Nfandena1.Edzoa Mbede, fondateur de la dynastie Edzoa a eu pour successeurs : Edzoa Bitounou, Edzoa bessala, Edzoa Ahanda, Edzoa Ottou Jean Louis et enfin Ndongo Barthélemy notre informateur. L’héritage(Elig) d’Edzoa Mbede est particulièrement intéressant et est composé de :

         -plusieurs femmes, c’était le « César des Emombo ». Les plus jeunes ont été partagées par ses fils aînés Edzoa André, Edzoa Bitounou et autres.

         -un palais, les anciennes constructions à étages détruit en 1964 lors de la construction de la gare marchandise de Yaoundé(situé à Elig Edzoa).

        -un gros serpent totem(le boa) qui vit encore aujourd’hui , dans la rivière Mimloo, qui circule à Nfandena et qui se jette dans le Mfoundi. Ce serpent aux dires de nos informateurs, apparaît de temps en temps dans cette localité. 

        -Edzoa Mbédé a aussi laissé beaucoup d’enfants dont le nombre n’est pas déterminé y compris les petits fils.

        -En fin, Edzoa Mbédé a laissé un cheval blanc qui était une propriété à usage personnel et qui faisait sa popularité. A l’heure actuelle, selon nos informateurs, l’apparition de ce cheval blanc est dangereux pour les Emombo de Nfandena dans la mesure où cette apparition présage la mort proche d’un notable Emombo.

 

Ces informations que nous tenons de plusieurs personnes, nous font supposer que Edzoa Mbédé était un sorcier très puissant qui faisait peur aux populations, c’est pourquoi le spectre de son apparition demeure un épouvantail pour les Emombo de Nfandena, localité dans laquelle sont inclus les quartiers suivants : Omnisport, Elig Edzoa, Essos , Nlongkak, et une partie de Djoungolo.

 

 

ELIG EFFA                     

 

 

 

 La dynastie d’Elig Effa a pour fondateur Effa Omgba Amougou Alphonse, un Mvog Betsi né vers 1900. C’était un chef catéchiste à Mvolyé. Il doit sa popularité à son enseignement catéchistique qui s’étendait de Messa à Mefou Assi( très vaste territoire). C’est lui qui faisait baptiser les Ewondo, les éton, les Yambassa, les Bamiléké de la région de Yaoundé et tous ceux qui voulaient se marier à l’église catholique devraient passer par lui. Mr Effa Omgba Amougou, selon nos informateurs(41) était un homme honnête, un homme de confiance, un homme dynamique et très intelligent.

                   A sa mort en 1939, il a laissé entre autres choses :

     -huit enfants une veuve et plusieurs petits fils,

     -des maisons d’habitation à Messa2 aujourd’hui détruites, 

     -des plantations de banane et une cacaoyère,

     -un registre dans lequel, il écrivait des sommes d’argent que les gens versaient chez lui. Il était selon son fils Onana Omgba « la banque des indigènes de Messa2 ». Il a laissé de l’argent pourqu’on rembourse à tous ceux qui en réclamaient et dont les noms se trouvaient dans son registre.

 

A sa mort l’on décida à l’unanimité de donner son nom à son village d’où le toponyme Elig Effa qui existe depuis 1939.

 

 

 

 

Les noms des tribus

 

 

Certains quartiers, anciens villages de Yaoundé, ont reçu les noms des tribus qu’ils abritaient. Cela s’explique par le fait des migrations Beti. En effet, il est reconnu que la progression des Fang-Beti vers le Sud du Cameroun et leur installation à Yaoundé, se sont opérées en compagnie d’autres tribus. L’importance du groupe Ewondo aboutit à leur occupation magistrale du centre de la ville ; tandis que les tribus alliées telles que les Tsinga, les Etoudi, les Emombo, S’alignent sur la couche périphérique de la région. Voilà pourquoi LABURTHE TOLRA, constate avec curiosité que :     

 

 

                             « les Ewondo sont encadrés par d’autres tribus égales en importance

 

 

                              souvent alliées, souvent ennemies ; les « Ntoni »(Eton) et les « Yetudi »

 

 

                             (Etudi) au Nord ; les « Eteng »( Etenga) vers le Nord-Est ; les « Bane »

 

 

                             (Bene) et « Vogbe Belinghe »(Mvog Belinga) au Sud-Est, les « Bawa »

 

 

                             (Baaba) au Sud-Ouest ».(42)

              

 Il apparaît assez clairement que les tribus Beti prêtaient à leurs localités ,leurs noms  propres,à tel point que de nos jours, ces noms favorisent leurs identification à la fois démographiquement et géographiquement. Ainsi s’expliquent les noms des quartiers suivants :

 

            

ETUDI ou ETOUDI 

 

 

 

Situé au Nord de Yaoundé, le quartier Etudi où siège le palais présidentiel, tire son nom de l’installation des populations de la tribu Etudi dans cette localité lors des migrations Beti, bien longtemps avant l’arrivée des européens. Tous les quartiers du Nord de la ville : Mballa, Oliga, Etudi, Mfoudasi, Ekoudou, Nlongkak sont peuplés des Etudi depuis l’origine de la ville, mais c’est dans la localité dite Etudi qu’ils sont majoritaires.

 

TSINGA :

 

 

 

Le véritable nom du quartier dit Tsinga aujourd’hui est Ntoungou , nom d’une rivière qui prend sa source sur les lieux. C’est le siège des Mvog Ekoussou qui se disent autochtones. Les populations de la tribu Tsinga étaient implantées à la naissance de la ville, vers l’actuel Bastos et ont été délogées vers 1936 pour l’aménag

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 15:23
Charles Atangana

Charles Atangana est né en 1883 AU CAMEROUN, d'Atangana Essomba et de Ndongo Edoa. Vers l'âge de 6 ans, il perd son Père. En 1895, le petit Charles Atangana sera témoin des massacres des Mvog Ottou lors de la rébellion d'Omgba Bissogo à Mvog Betsi, ce sont les premières impressions pénibles qui forgeront son souci, son sens de médiation et de réconciliation. En effet, après une brève victoire surprise d'Omgba Bissogo, Zimmermann s'est lancé dans une expédition punitive, avec le secours de Bartsch - et de Muller. Le petit Atangana est traumatisé de voir le vieil Omgba Bissogo, homme extrêmement fier et redouté, s'humilier en venant se constituer prisonnier au poste de Yaoundé afin d'arrêter les massacres.

En 1896, son oncle Essomba Ngonti le confie au Major Dominik avec son cousin Tsoungui Akoa à la demande de l'Administrateur allemand qui veut former les premiers cadres Ewondo - ils sont 4 petits garçons Ewondo, dont Martin Tabi Nnana de Mvog Ada - et Michel Onana. Charles Atangana rejoindra les trois autres partis six mois plus tôt à Kribi à l'Ecole des Pères Pallotins. Il est en compagnie du Major Dominik qui doit prendre le bateau pour un séjour en Allemagne. Très vite, il rattrape les autres, et non seulement il est premier de sa classe, mais il recevra aussi le baptême le premier. Vers la fin de l'année 1899, les études sont brutalement interrompues par la révolte des Bulus qui envahissent Kribi. L'Ecole et la Mission sont saccagées; le petit Atangana se réfugie avec les Pères Pallotins à Douala - Il les convainc d'aller s'installer à Yaoundé où les populations sont plus hospitalières.

Au mois d'Août de l'année 1900, il est appelé à Victoria par le Chef de poste lui-même pour servir d'interprète aux 500 otages Bulus qui venaient de débarquer comme travailleurs exigés, en représailles de la révolte sanglante de 1899. Charles Atangana s'acquitte bien de cette tâche pendant 6 mois, tout en apprenant parallèlement le métier d'infirmier. Puis il est appelé à Buéa, Siège du Gouvernement, pour être initié au jeu plus subtil de 'Clerc en écriture dans les bureaux'. Ainsi durant son séjour à Victoria et à Buéa, Charles Atangana aura été successivement ou parallèlement interprète - Infirmier - Clerc - et même Employé des douanes.

C'est également à Buéa qu'il va épouser en premières noces Marie Biloa, une fille Yanda de Mekumba, un peu plus âgée que lui, qui vivait maritalement avec un fonctionnaire allemand. Le mariage a lieu à l'Eglise d'Engelbert. De cette union naîtront deux enfants : Jean Ndengue Atangana et Catherine Edzimbi Atangana. En 1901, Charles Atangana effectue un séjour à Yaoundé; c'est l'occasion de concrétiser la proposition faite aux Pères Pallotins qui sont déjà à Yaoundé à l'instigation des anciens élèves de Kribi, - Charles Atangana demande aux siens de leur donner du terrain pour y créer une mission dans le village même de son père, sur la colline de Mvolyé. Charles Atangana est bien loin d'imaginer que pendant son séjour à Yaoundé, l'Obert Lieutenant Scheunneman avait discrètement organisé une enquête sur lui. Ainsi au début de l'année 1902, quand il s'apprête à rentrer sur Buéa, ce dernier le maintient à Yaoundé en lui avouant qu'il y sera plus utile.

 

 

Il en fait l'Interprète officiel en remplacement de son cousin Jean Tsoungui Akoa. Et en 1904, quand le Major Hans Dominik revient comme Chef de Poste à Yaoundé, il est heureux de retrouver parmi les plus dévoués de ses subordonnés et le premier de ses sous-ordres, Charles Atangana qu'il avait lui-même recommandé huit ans plus tôt au Révérend Père Schwab à Kribi. Ainsi protégé par Hans Dominik et par les Missionnaires, Charles Atangana est le symbole de l'Evolué réussi - Dominik lui demande de l'accompagner dans ses tournées en brousse - Et Charles Atangana revivra les scènes de l'enfance avec la révolte des Manguissas. Il s'offre en médiateur pour arrêter les massacres. Le Chef Manguissa accepte la négociation, cette victoire le consacre définitivement dans le rôle ô combien délicat d'Intercesseur et Négociateur.

Il accompagne Dominik dans les expéditions militaires de l'Est, et participe à la fondation des villes de Bafia, Abong-gbang, Yokadouma, Mouloudou. Il accompagne aussi Dominik vers le Nord où ils créent les poste de Yoko, Berberati, Meiganga, Ngaoundéré, Garoua, Maroua, qui deviendront autant de villes. Dominik avait promis de l'envoyer en Allemagne, mais il meurt le 16 Novembre 1910 avant d'avoir concrétisé cette promesse, laissant Charles Atangana dans la tristesse, et c'est Hern Kirchof qui aidera à la réalisation de ce projet.

Au mois de février 1911, Charles Atangana est nommé Chef Suprême des Ewondos et Bene. Il est plébiscité par toutes les populations de Yaoundé après une Assemblée de Notables. Son intronisation se fera au cours d'une grandiose cérémonie traditionnelle à Mvolyé. En Juin de la même année, une lettre vient de Buéa annonçant que 'l'Université de Hambourg' demande un intellectuel Ewondo pour aider le Professuer Von Heepe dans l'étude, la transcription et l'enseignement de la langue Ewondo. Charles Atangana est tout indiqué. Ce sera son premier voyage en Allemagne. Il y séjournera un an et les travaux seront réunis en un document intitulé 'Yaoundé Text' en Ewondo et en Allemand.

Quand Charles Atangana rentre à Yaoundé au courant de l'année 1912, rien ne sera plus comme avant. De grands projets d'Urbanisme, d'Amélioration de l'Habitat indigène et du niveau de vie, en un mot de la modernisation du pays Ewondo sont déjà latents en lui.

 

 

 

 

 

Il commence cette même année la construction de son Palais style provençal avec un grand escalier extérieur d'apparat tel qu'il a vu en Allemagne, ayant pris soin de ramener les plans. Pour cela, il crée une briqueterie, une scierie etc.. c'est un frère d'une congrégation allemande qui sera le maître d'oeuvre. A cette grande entreprise participent les populations enthousiastes et curieuses au point qu'avant la fin de l'année, la maison sera déjà fonctionnelle - imposante avec ses deux tours. Le niveau supérieur comme le rez-de-chaussée sont munis de galeries protégées par un mur fait d'arcades et de balustres fabriquées sur place. Le plancher est en bois vernis. Pour les cérémonies, il y a une plate-forme couverte par un débordement de la toiture.

A l'intérieur, toutes le pièces du haut ont le plancher couvert d'une espèce de tapis en skaï fleuri rouge bordeaux. En bas, les murs intérieurs du salon, de la salle à manger et des anti-chambres sont peints de motifs de fleurs grimpantes ou de figures géométriques bien agencées, carrés-losanges etc... le sol est cimenté, les anti-chambres sont au même niveau que la grande salle à manger. Mais pour accéder aux chambres, il faut monter quatre marches. A l'étage, les appartements du maître font un tout - chambre - anti-chambre - salle d'eau avec une énorme et lourde baignoire. Ce chateau construit sur un monticule est un carrefour d'où partent les quatre grandes voies qui mènent vers la ville et la mission et les autres contrées environnantes Jusqu'à la fin de l'ère coloniale, aucune autre chefferie du pays ne sera dotée de structures aussi modernes et fonctionnelles. C'est la chefferie mère en quelque sorte. Beaucoup vont construire dans le même style, mais plus petit, sans escalier extérieur.

C'est le lieu de recontres et de rassemblements - les fêtes durent parfois trois jours, voire des semaines. Les Chefs de tout le Centre et le Sud viennent toucher leurs remises d'impôts une fois l'an à Efoulan. La Saint Charles Borromee est fêtée avec pompe - tout le Clergé et les écoles privées catholiques y sont invités. Les élèves apprennent des saynètes et des mouvements d'ensemble qu'ils exhibent ce jour là. Les Gouverneurs prenaient plaisir à se faire convier à la table de Charles Atangana - ils lui en rendaient autant. Plus tard avec les Français, le fête du 14 Juillet finissait à Efoulan par un grand festin animé de danses traditionnelles venues de diverses régions. Chaque année, la clôture de la foire exposition avait lieu également à Efoulan - Enfin, le tribunal coutumier de Première Instance était à Efoulan - les Assesseurs étant installés dans des salles parallèles au rez-de-chaussée. Lors des fêtes religieuses: Noël, Pâques, etc... le Grand Séminaire, les Prêtres et l'Evêque étaient invités au Palais - le nouvel an représentait l'apothéose. Les fins de semaine étient régulièrement animées au Palais d'Efoulan par les balafons, ou l'orchestre du Chef.

 

 

 

 

 

Cette grande demeure était surtout la maison du Bon Dieu. Quand on y arrivait seulement, on avait l'impression que tous les problèmes allaient être résolus, de quelque ordre qu'ils soient. L'édifice et son propriétaire ainsi que l'ensemble du personnel rassuraient totalement - on se sentait en sécurité. En 1913, Charles Atangana effectue un second voyage en Allemagne au cours duquel il est reçu successivement par le Kaiser Empereur Guillaume II et à Rome en audience privée par le Pape Pie X. En 1914, éclate la première guerre mondiale. Charles Atangana et ses chefs, soit près de soixante mille hommes couvrent la fuite de leurs anciens maîtres vers l'Ile de Fernando Pô en Guinée Equatoriale. Pour les Français, c'est le début de l'exil de Charles Atangana. Il embarque sur le San Carlos pour l'Espagne avec son fils Jean Ndengue - son petit frère et Secrétaire Henri Essomba et quatre autres notables, Paul Ntonga, Martin Tabi, Hubert Nama et le Chef Max Abbé Fouda. Le groupe débarque à Cadix le 22 septembre 1919. Il est en voiture découverte à quatre chevaux...

Le 3 Octobre, il prend le train express de 16 h 20 pour Madrid, salué au départ par la colonie allemande puis il s'installe avec les siens dans un meublé au 4 Rue de Carretas. Il sera reçu par Alphonse XIII, et obtient l'assurance que sa cause allait être entendue. Après la victoire des Alliés et la défaite définitive de l'Allegmagne, Charles Atangana adresse un Mémorandum à Georges Clémenceau et au Gouvernement Français, demandant son retour au milieu des siens. En retour, il promet à la France la même fidélité que celle qu'il a témoignée aux Allemands.

Le 28 Novembre 1920, Charles Atangana débarque à Douala après une escale de quatre mois à Fernando Pô pour y régler ses affaires commerciales et liquider ses biens éventuels. Il est aussitôt placé avec sa suite en résidence obligatoire à DSCHANG. Il a la corvée de réfectionner la route de Baré - Dschang - Foumban. Le 26 Novembre 1921, Charles Atangana rentre à Yaoundé - C'est un triomphe. L'Administration se résout à lui rendre ses fonctions dès le début de 1922.

1922 - 1942 REORGANISATION ET MODERNISATION DU PAYS EWONDO:

1) Révolution verte: introduction des produits de rente: cacao et café. Tous les Chefs Béti sont mobilisés pour cela.

2) Réorganisation du Commandement indigène dans la région de Yaoundé. Il nomme les Chefs aux postes suivants:

- Jean Ndengue, Chargé des constructions en ville
- Martin Abega, Chargé de l'encadrement des populations
- André Amugu, Chargé du ravitaillement
- Hubert Manga, Chargé de la propreté de la ville de Yaoundé
- Frédéric Foe et Martin Ondigui, Chargés des Ecoles et des Hôpitaux
- Joseph Mballa, Chargé des routes
- Simon Omgba, Chargé de la coordination des Chefs.

3) Sur sa proposition, l'Administration coloniale réforme la chefferie indigène et procède à la nomination de nouveaux titulaires.

Entre 1925 et 1940, Charles Atangana applique un vaste programme de modernisation du pays Béti:

a) - Réforme du vêtement

b) - Réforme de l'Habitat

c) - Tra&cé et amélioration des pistes et des routes.

En 1930, il est invité à la grande exposition coloniale de Paris.

En 1935, Charles Atangana représente le Cameroun à la Conférence Coloniale de Paris.

En 1938, mort de sa première épouse Marie Biloa.

Le 5 Mai 1939, pacte de l'amitié franco-camerounaise. A la suite de la visite de Monnerville, Parlementaire françcais d'origine Antillaise, un arbre de l'amitié franco-camerounaise est planté à Efoulan (le Mbikam).

Le 6 Janvier 1940, deuxième mariage de Charles Atangana avec Julienne Ngonoa, une jeune Mvog Manga de Nkolafamba. De ce mariage, il aura également deux enfants: Marie-Thérèse Atangana et René Grégoire Atangana. Au courant du mois d'Août 1943, l'état de santé de Charles Atangana s'aggrave cnaque jour; il meurt le 1er Septembre 1943 à Mvolye. C'est la fin d'une épopée, mais aussi le terme d'une tradition et d'une certaine identité des Béti. Ceux-ci entrent dans un tunnel sans issue. La gloire d'antan appelée à immortaliser une époque et un homme sombre dans un oubli facile et durable.

Avec cet appel à la générosité publique, sa fille, la Princesse Marie-Thérèse Atangana ne donne-t-elle pas à ce peuple Camerounais l'occasion de réinsérer dans notre histoire ces belles pages volontairement oubliées?

 

 

 

 

 

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15 février 2006 3 15 /02 /février /2006 16:10

Je suis né au Cameroun, précisément à Yaoundé la capitale, il y a près de quarante ans. J'ai grandi à Melen. J'ai étudié à l'école de mon quartier quelque temps, ensuite à l'école Joss à Douala, puis à la briqueterie, pour finir à l'école du Centre, avant d'entrer au Collège. J'ai passé une petite année ou une moitié de ma scolarité dans une école de Dschang. Ce souvenir est tellement lointain et je suis incapable de m'en souvenir, car à cette époque, c'était la fin d'une grande tragédie qui s'est déroulée au Cameroun "Période des maquisards".

J'ai quitté le Cameroun à l'âge de 15 ans pour me rendre au Niger, à Niamey où j'ai étudié durant deux ans. ensuite je suis venu en France. J'ai étudié dans le Nord de la France, ensuite en région parisienne. Ce fut ensuite la découverte de l'informatique grace à ma mère "Marie Thérèse", car ce domaine ne m'intéressait vraiment pas. La passion venant, j'ai apprécié mes cours d'informatique et j'en ai fait mon gagne-pain.

Naturellement, j'ai exercé différents emplois pour gagner ma vie et actuellement, je continue à rechercher du travail (nous sommes le 15 février 2006), malgré le fait que j'en ai un.

Mon pays de naissance : Le CAMEROUN

Mon pays d'adoption : La FRANCE

Le Cameroun est un pays du continent africain. On peut le surnommer "l'Afrique miniature", car, par sa richesse et sa nature multilingue et multitribale; nous retrouvons environ 250 tribus reparties dans une vingtaine de grands groupes ethniques. Moi-même, je suis un ewondo, et je fais partie des Bétis. N'ayant pas eu l'occasion de beaucoup pratiquer ma langue, j'ai créé ce blog, pour la faire découvrir.

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2 février 2006 4 02 /02 /février /2006 13:55

C'est une langue vernaculaire parlé par des bantous que sont les ewondo. Les ewondo sont une tribu du Cameroun. Ils font partie de la grande tribu des Bétis. La langue ewondo fait partie des 72 langues parlées au Cameroun. C'est une langue du Sud.

Le syllabaire que je rédige est destiné aux adultes qui veulent apprendre rapidement la lecture et l'écriture de la langue ewondo.

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1 février 2006 3 01 /02 /février /2006 17:28

Apprendre la lecture et l'écriture de la langue Ewondo.

Ne pas paniquer: l'orthographe ewondo est simple. Les mots s'écrivent comme ils se prononcent. Il ya tout de même pour cette orthographe phonétique des règles conventionnelles qu'il faut connaître.

L'alphabet ewondo ::

a, b, d,é, f,g,gb, h, i, k, kp, l, m, n, o, p, r, s,t, u, v, w, y, z.

Odzoge ===> Laisse (verbe laisser), abandonne (abandonner)

Oyenë ===> Regarde

Oyenë okunukidi

Binon bite binë bibubuga ===> ces lits là sont cassables (fragiles)

Ma koba ewondo ==> Je parle ewondo

Ongola ==> la ville

Ebug Zamba ==> la parole de Dieu           ;     Zamba anë za ? == > Qui est Dieu ?

Mayebë Zamba ==> Je crois en Dieu         ;       Mayebë Zamba Esia ngul mesë ==> Je crois en Dieu tout puissant.

 Mongo ==> (se prononce Moan ngo) un enfant;

Okene ==> une bague;                         Ofumbi ==> une orange;        Angon ==> un cadenas

Ekoe ==> la toux;          Bëbëgë e byem bisë bi ==> regarde toutes ces choses;          Ebè ==> un trou

Byakat wa na ==> Nous te disons ceci;      Zamba anë ==> Dieu est;                 Onön ==> (tu) prends

Ekat mam ya nkol ==> Les choses qui se disent de là haut.

Angayi ==> il voulait;       Angayi yen ==> il voulait voir;                      Ntum ==> une canne

Möt  ==> Quelqu'un;       Angabimi ==> il a tapé, il a frappé;            Angabimi nyé ==> Il l'a tapé;

Angabimi nyé abè a aman ==> Il lui a donné une gifle (littéralement: il lui a donné une gifle à la joue)

Bininga ==>  Les femmes;        Mi-në ==>    Vous êtes;      Bi-në ==>   Nous sommes;

A-bui ==>  Beaucoup

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