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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 12:27

Carte_Afrique-du-Sud_080410.JPGL’Afrique du Sud est sortie de l’Apartheid depuis une bonne dizaine d’années et la nouvelle Afrique du Sud est née en 1994. Les médias ont arrêté de nous raconter des faits divers émanant de ce grand pays qui organisera la coupe du Monde de football. Nous n’avons plus une problématique de races qui prévaut sur une autre, même si un climat nauséabond de racisme ne s’efface pas aussi facilement que çà. Néanmoins ce sont les mêmes qui détiennent toujours les pouvoirs bien que certains noirs (et autres indiens) ont pu améliorer leur condition et se sont émancipés. Le samedi 3 avril 2010,veille de la Pâques chrétienne, la localité de Ventersdorp a connu un événement qui est venu semer le trouble dans la mémoire collective de l’Afrique du Sud : l’assassinat du chef extrémiste pro-apartheid, Eugene Terreblanche. Ce n’est pas que l’événement soit isolé, mais que faut-il craindre ou penser. Comment vont réagir ses sympathisants du Mouvement de résistance afrikaner après la disparition de leur meneur. Nous avons déjà eu droit à des affrontements verbaux face aux partisans de l’African National Congress. Faut-il penser que d’autres meurtres vont survenir ? L’avenir nous le dira, il est temps de penser au jugement de ces jeunes meurtriers.

Qu’en est-il de la justice ? Comment va-t-elle sanctionner ces deux jeunes hommes, dont l’un était majeur et l’autre mineur ? La sentence sera-t-elle juste ? Il est à craindre que d’autres incidents dramatiques se produisent. Lesquels entraîneront certainement des réponses entrant dans le cadre de dommages involontaires que ce tabassage qui a abouti en un assassinat non politique. La mort d’Eugène Terreblanche survient dans un climat de crispation totale du gouvernement de Jacob Zuma qui est contesté par sa gestion et son attitude volage. Il est à penser que l’histoire négative de l’Afrique du Sud ne répétera pas, c’est un pays multiracial, il est vrai que des conflits de personnes peuvent engendrer, voire occasionner de fortes tensions au sein de la société multiraciale. A écouter le chef actuel du mouvement de résistance Afrikaner (AWB), André Visagie, c’est le " type d’incident qui arrive souvent ici". Il est vrai que dans la ville de Ventersdrop, ainsi que les autres bourgs du Velt, au sud de Johannesburg, quelques fermiers blancs n’ont pas admis, encore moins accepté la fin de l’Apartheid. Le porte-parole de l’AWB Pieter Steyn, a tout fait pour éviter une vengeance inutile, il a usé des mots appelant à la modération. "Nous pleurons tous Eugène Terreblanche, mais il ne faut pas chercher à nous venger".

 

Les sympathisants du Mouvement de résistance (AWB) veulent en découdre, les noirs également. Pour beaucoup, il s’agit d’un crime raciste, pour d’autres, c’est la version officielle, à savoir un tabassage méthodique découlant de l’absence de paiement de salaire. Ces jeunes hommes, après avoir commis leur méfait, se sont rendus d’eux-mêmes aux policiers. Ils auraient confié à la police que la discussion avec leur employeur aurait dégénéré. Que va-t-il se passer après les obsèques de ce dernier (Eugène Terreblanche) le vendredi 9 avril 2010.

Ses sympathisants et partisans racistes vont-ils se venger après les multiples appels au calme. Il ne faut pas oublier ce que le défunt avait déjà subi dans le passé, un emprisonnement pour cinq ans, justement pour avoir tabassé un de ses employés à coup de barre de fer. Ses agissements antérieurs méritaient-ils d’entraîner sa mort ce fameux samedi 3 avril ? Nul ne peut y répondre. Les jeunes n’ont-ils pas vu ce dernier s’éteindre ? Ils n’ont pas arrêté leur funeste punition. La prison qu’ils vont connaître va-t-elle réduire la douleur des racistes assoiffés de vengeance ? Nous n’en savons rien. La coupe du Monde arrive dans quelques semaines, les politiques essaient de rassurer la population. La violence et la vengeance sont mauvaises conseillères, entend-on souvent.

 

Il ne faut donc pas politiser ces actions, encore moins en faire des tonnes en les relatant, il faut plutôt apaiser les esprits comme a essayé de faire le ministre de la police. D’où le comportement du jeune militant Julius Malema est critiquable car il incite à la violence, au lieu d’évoluer vers l’analyse de cet acte (odieux ou non). Julius Malema, leader de la ligue de la jeunesse du Congrès national africain (ANC) a provoqué des inquiétudes en entonnant devant des étudiants de l’Université de Johannesburg une vieille chanson de la lutte anti-apartheid qui use des termes suivants : "……………tuez les Boers, ce sont des violeurs ". Cette attitude débile peut contribuer à affecter l’opinion publique et à détériorer progressivement les relations entre les blancs et les noirs.

 

Dans une optique de paix et de réconciliation, le président de la République sud-africaine Jacob Zuma appelle à fédérer les forces vives du pays pour cultiver et entretenir cette réconciliation chère à la nation : " Nous devons tous faire preuve de responsabilité … dans ce pays, un pays qui travaille avec acharnement à la réconciliation". Ces propos semblent apaisants et devraient être pris en compte afin que l’Afrique du Sud puisse surmonter ses cauchemars et aller de l’avant.

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