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26 novembre 2019 2 26 /11 /novembre /2019 22:08

Qu’en est-il de cet exécutant de la République ? Les camerounais et autres africains qui ont connu cet homme ou ont vécu à l’époque où cet homme impitoyable était aux commandes de l’administration en Afrique centrale s’en souviennent avec douleur. Messmer a fait souffrir des familles africainEs comme des dictateurs du continent après lui.

Texte

Pierre MESSMER est né le 20 mars 1916 et décédé le 29 août 2007 à 91 ans. Cet homme politique qui fut le Premier ministre de Pompidou de 1972 à 1974, avait le titre de haut commissaire de la République au Cameroun en 1956. Il a eu des postes importants en Afrique, tels que haut commissaire de la République en Afrique équatoriale française à Brazzaville en 1958, et enfin haut commissaire général de la République en Afrique ocidentale française à Dakar de 1958 à 1959, quelques temps avant l’indépendance des pays sous colonie française. Auparavant, il a été en Mauritanie, mais également en Côte d’Ivoire.

Pourquoi écrire cet article critique ou accusateur ? Tout simplement parce que cet homme politique, zélé peut-être, a fait du tort aux Africains. Quand un ministre de la République laisse entendre : cet homme a fait du bien en Afrique. Cette phrase est-elle ironique ? Quel cynisme d’entendre monsieur Bernard Kouchner dire : « ...il a su accompagner les populations africaines vers l’indépendance... ». Kouchner : Ministre des Affaires Etrangères, est-il tombé sur la tête ? De toute façon, rien ne nous étonne plus de lui. Il va en guerre contre l’Iran, son « tir » est ensuite arrondi par la nouvelle famille politique pour laquelle il sert la France. Voilà qu’il grandit un homme de triste renommée qui vient de disparaître. « J’ai appris avec une grande tristesse la disparition de M. Pierre Messmer. Avec lui, la France perd l’une des grandes figures de son histoire récente et l’un de ses plus grands serviteurs. » Que d’éloges ? De grâce, Bernard Kouchner, monsieur Pierre Messmer, en arrivant au Cameroun en 1956, a fait du nettoyage par le vide. Certaines personnes qui vivaient à cette époque, s’en souviennent encore. Il ne fallait pas parler d’indépendance devant lui. Ceux qui ont osé le défier, n’ont pas échappé à ses foudres. Beaucoup ne sont plus là pour en parler. Au Cameroun, alors que la lutte pour l’indépendance bat son plein, Messmer Pierre : haut commissaire de la République vient mater cette opposition à la France. Son prédécesseur PRE Roland a interdit en 1955 le parti de l’opposition UPC (l’Union des populations du Cameroun).

 

Le Cameroun, alors sous une double tutelle : française dans partie orientale et anglaise dans la partie occidentale, le pays de Martin Paul Samba connaît une grande agitation. Les revendications, formulées par l’Union des populations du Cameroun avant son interdiction, sont plus que vivaces dans l’esprit des nationalistes. Les deux premières réclamations sont : l’indépendance immédiate et la réunification des deux parties du territoire. C’est, en tout cas, ce qui a été défendu à la tribune des Nations unies par les ambassadeurs de ce parti d’opposition. Monsieur Pierre Messmer débarque au Cameroun, avec la mission de mâter toutes opposition et contestation contre la République. Il a pour objet l’anéantissement du nationalisme. La France à cette époque, ne tolère pas l’idée que l’indépendance souhaitée par le peuple soit considérée comme une révolte nationaliste, voire de la subversion. Le haut commissaire de la République déploie tous les moyens qui lui sont confiés à renforcer la position de la France au Cameroun.

Messmer casseur des subversifs et sa stratégie de nettoyage

Le haut commissaire de la République au Cameroun, n’a pas cherché à discuter, il ne voulait pas dialoguer. Il voulait anéantir les opposants à la France, désireux d’acquérir leur indépendance. La France fera (ou laissera) assassiner Félix Moumié « le chef de l’UPC ». Pierre Messmer explique de quelle façon, lors de son arrivée au Cameroun, il a pris Moumié à contre-pied, il a proposé l’idée de l’indépendance du Cameroun francophone. Le chef de l’Union des populations du Cameroun refuse cette solution qu’il assimile à une stratégie. Messmer déclare que Félix Moumié ne recherche que le combat pour le pouvoir. Il va donc s’atteler à démolir toutes les partis qui recherchent le « chaos » au Cameroun.

 

Pierre MESSMER dit avoir été le premier à parler d’indépendance au Cameroun, alors que les Anglais ne le souhaitaient pas. C’est alors que le Cameroun va connaître une grande période de troubles qui continuera après l’indépendance. Cette rébellion sera matée dans le sang. Elle fera d’énormes victimes. Par ailleurs, il faut souligner que le haut commissaire de la République au Cameroun a constaté que l’UPC ne tient pas à s’impliquer dans des élections. Il demande à cette partie de s’investir dans les élections comme un parti normal et non comme une entité révolutionnaire. Pour les responsables de l’Union des populations du Cameroun, il n’est pas question de suivre les idées de monsieur Messmer. Ils ne veulent pas se considérer comme des personnes ayant céder au pays colonisateur. Pierre Messmer les a donc considéré comme des ennemis de la France, il a puni tout ceux qui voulaient les soutenir. Le parti de l’UPC ne souhaitait pas rentrer dans le rang, il a donc été déclaré rebelle et interdit. La France ne souhaitait pas se faire manipuler au Cameroun par une rébellion, Pierre Messmer a autorisé l’armée française à agir vigoureusement. Les camerounais ont assisté à des crimes de tous types : exécutions, viols, tueries collectives et déportations. Il s’agissait pour le haut commissaire de la République d’anéantir les maquisards. Ces tueries ont continué après l’indépendance jusqu’à l’approche des années 70.

Pierre Messmer a utilisé la technique de la terre brûlée pour éliminer les rebelles. Des villages ont été détruits afin qu’ils n’apportent pas de l’aide aux rebelles cachés dans la forêt. La population camerounaise a beaucoup souffert dans la région où sévissait les « rebelles ». Le haut commissaire de la République a été sans pitié. Il a nettoyé impitoyablement les zones concernées par la révolte. Les villages rasées ont été déplacés. Le Cameroun a connu une période sombre, triste et douloureuse. La trahison a fonctionné à souhait. Les fuyards étaient traqués et éliminés. Les exécutions servaient d’exemple pour la population qui aurait eu des tendances velléitaires.

Après l’accomplissement de son action au Cameroun, le haut commissaire de la République Messmer a été dans d’autres pays africains. Puis il est rentré en France où il a eu un cadeau à sa dimension : ministre des Forces armées. Des années après son départ de l’Afrique, il a continué à œuvré pour l’élimination des opposants à la France coloniale. Les anciens qui ont connu cette sinistre époque n’ont pas oublié l’artiste Pierre Messmer, fût-il mort aujourd’hui.

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